La période allemande
L’Institut d’égyptologie conserve une collection d’objets authentiques, de moulages, d’estampages et de photographies anciennes offrant aux professeurs et aux étudiants un champ de recherche et d’expérimentation exceptionnel, car elle contient un échantillonnage de tous les types d’artefacts susceptibles de se présenter à l’archéologue sur un chantier égyptien. Les principales sources d’acquisition du fonds se résument comme suit :
- Johannes Dümichen, premier titulaire de la chaire d’égyptologie créée en 1872, ramena de ses voyages d’étude en Égypte une importante série d’estampages de monuments égyptiens. Il acquit en outre une collection de moulages en plâtre achetés aux ateliers des Musées de Berlin.
- Adolf Michaelis, archéologue, administrateur par intérim de la Sammlung égyptologique de 1894 à 1899, obtint un petit nombre d’objets authentiques offerts par l’Institut de Rome.
- À l’occasion d’une série de voyages en Égypte, le deuxième titulaire de la chaire d’égyptologie, Wilhelm Spiegelberg, acquit des photographies et une très importante collection d’objets authentiques, soit par des achats, soit à l’occasion de fouilles, dont la principale fut financée par un mécène anglais, le marquis de Northampton. Grâce à des crédits exceptionnels obtenus auprès du Statthalter d’Alsace-Lorraine, Spiegelberg et son collègue helléniste Richard Reitzenstein achetèrent en 1898/99 des milliers de documents en langue égyptienne — hiéroglyphique, hiératique, démotique et copte —, grecque, latine, pahlavi, araméenne, hébraïque et arabe. Le fait que ces acquisitions aient été partagées entre la collection de l’Institut d’égyptologie et celle de la Kaiserliche Universitäts- und Landesbibliothek (KULB, future BNU) explique que l’histoire de ces deux fonds soit indissociablement liée.
- L’archéologue britannique Flinders Petrie, rencontré par Spiegelberg dès son premier voyage en 1895/96, offrit plusieurs séries cohérentes d’objets provenant des fouilles qu’il accomplissait chaque année.
- Le fonds bénéficia en outre des libéralités de nombreux donateurs, des collègues et savants connus ou des mécènes occasionnels de l’entourage de Spiegelberg — voire encore des associations comme le Vogesenclub et la Deutsche Orient-Gesellschaft ou des Musées allemands et étrangers (Berlin, Bonn, Liverpool et Bruxelles).